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Pour des sanctions européennes à l’encontre de l’Azerbaïdjan


Anomalie dans la carte de sanctions de l'UE: l'Azerbaïdjan n'y figure pas.

(English follows)


Dans la nuit du 12 au 13 septembre, l’Azerbaïdjan a lancé une attaque militaire de grande ampleur contre l’Arménie bombardant des villes comme Djermuk, Goris, ou encore Vardenis. En ayant recours à l’artillerie, aux mortiers, à des armes de gros calibre, ou encore à des drones, cette attaque a conduit à la destruction ou à l’endommagement de nombreuses infrastructures civiles dont plus de 200 maisons, a déplacé 7600 personnes et a tué au moins 135 personnes (militaires et civils). L’équivalent de 1845 personnes en Ukraine. En conséquence de cette invasion de l’Arménie, au moins 15 km2 supplémentaires de territoire arménien est désormais occupé par d’Azerbaïdjan. Ce sont désormais, selon les estimations, entre 50 et 150 km2 du territoire souverain de l’Arménie qui est occupé par l’Azerbaïdjan. À la suite de cette dernière attaque, il y a également de nouveaux prisonniers de guerre arméniens qui viennent s’ajouter à ceux que l'Azerbaïdjan maintient en détention dans les pires conditions depuis la guerre de 2020, en violation flagrante du droit international. La vidéo atroce d'une femme soldate arménienne déshabillée et démembrée par les soldats azéris circulerait sur Telegram.


Au Conseil de sécurité de l’ONU à New York le 15 septembre, alors qu’un cessez-le-feu fragile était en place, l’Inde a désigné l’agresseur azéri et la France a demandé un retour des troupes azéries à l’intérieur de leurs frontières tout en rappelant son engagement au travers du groupe de Minsk pour trouver une solution pacifique au conflit du Haut-Karabagh.


Face à ces agressions à répétition de l’Azerbaïdjan contre le peuple arménien, alors que l’Azerbaïdjan bénéficie du soutien plein et entier de la Turquie et du soutien ambigu de la Russie avec laquelle ce pays a signé un partenariat stratégique à la veille de l’invasion russe de l’Ukraine, il est grand temps que l’UE sanctionne l’Azerbaïdjan et les élites de ce pays, sur le modèle de ce qui a été fait et est fait pour la Russie. A défaut, c’est toute l’Arménie qui est aujourd’hui menacée, en plus des Arméniens de l’Artsakh (Karabagh) qui, pour Aliev, n’existent déjà même plus.


Le 10 mars 2022, le Parlement européen adoptait une résolution historique condamnant la politique étatique d’arménophobie en Azerbaïdjan, mais n’avait malheureusement pas souhaité y adjoindre un régime de sanctions en cas notamment de poursuite de la destruction du patrimoine culturel et religieux arménien de l’Artsakh (Karabagh). Il est grand temps aujourd’hui pour le Parlement européen de corriger le tir en adoptant un régime de sanctions à l’encontre de Bakou qui couperait par exemple les investissement de deux milliards d’euros que l’UE a prévu de mobiliser en Azerbaïdjan au cours des prochaines années en cas de nouvelles attaques meurtrières de l’Azerbaïdjan sur le territoire souverain de la République d’Arménie ou à l’encontre de la population de l’Artsakh. Des sanctions visant le régime en place ou des personnes gravitant autour du régime devraient également être envisagées. L’économie de l’Azerbaïdjan pourrait facilement être « mise à genoux ». Car si la commission européenne estime avoir besoin du gaz azéri pour passer l’hiver, n’oublions pas que l’Azerbaïdjan a aussi besoin des clients européens.


Sur la carte mondiale des sanctions de l’UE, il est affligeant de voir que l’Azerbaïdjan n’y figure pas, au contraire bien sûr de la Russie, mais aussi de la Turquie, de l’Iran, du Vénézuéla ou encore du Myanmar. www.sanctionsmap.eu/#/main


Le parlement européen doit enfin adopter un régime de sanctions contre l’Azerbaïdjan et doit contraindre la Commission européenne à revoir sa politique de soutien à un pays dont le racisme d’état anti-arménien a été mis en avant par la Cour internationale de Justice (CIJ), le Parlement européen et le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU (CERD), qui occupe une partie de l’Arménie et menace de prendre le reste par la force.


Ursula von der Leyen, lors de son discours sur l’état de l’Union le 14 septembre 2022, a prononcé 22 fois le mot « Ukraine », deux fois le mot « Géorgie » et pas une seule fois le mot « Arménie » alors qu’au moment même de son discours, celle-ci était une nouvelle fois attaquée de la plus violente des manières qui soit par un pays qu’elle avait désigné à Bakou, le 18 juillet dernier, comme un « partenaire de confiance ». Ce même jour, sa commissaire à l’énergie, l’Estonienne Kadri Simon avait honteusement parlé de « journée historique ». Elle devrait, à défaut de démissionner, pour le moins présenter des excuses. Alors que l’un des personnages les plus importants de l’Etat américain, la Présidente de la Chambre des Représentants Nancy Pelosi, est à Erevan ce week-end en solidarité avec l’Arménie, la crédibilité de l’Union européenne dans la défense cohérente et systématique, et non pas à géométrie variable, de « ses » valeurs sur l’ensemble du continent européen est ici en jeu. A défaut, en l'absence de toute action digne de ce nom de la part de la Commission, le Parlement européen dispose d’une arme à l’endroit de la Commission, la motion de censure qui l’obligerait alors, si elle obtenait la majorité des deux tiers des suffrages exprimés et la majorité des membres du Parlement européen, à démissionner de manière collective.


The Need for European Sanctions against Azerbaijan

On the night of 13 September, Azerbaijan launched a large-scale military attack against Armenia shelling Armenian towns such as Goris, Jermuk, or Vardenis. Using artillery, mortars, large-caliber weapons, or UAVs, this attack led to the destruction or damage of numerous civilian infrastructures including more than 200 houses, displaced 7,600 people and killed at least 135 people (soldiers and civilians) -- the equivalent of 1845 people in Ukraine. As a result of this invasion of Armenia, at least another 15 km2 of Armenian territory came under occupation by Azerbaijan. There is now, according to estimates, between 50 and 150 km2 of the sovereign territory of Armenia which is occupied by Azerbaijan. As a result of this latest attack, there are also new Armenian prisoners of war in addition to those that Azerbaijan has been keeping in detention in the worst conditions since the war of 2020 in clear violation of international law. The atrocious video of an Armenian female soldier being stripped and dismembered by Azeri soldiers is reportedly circulating on Telegram.


At the UN Security Council in New York on 15 September, as a fragile ceasefire was in place, India named the Azeri aggressor and France demanded a retreat of Azeri troops to their borders, while recalling its commitment through the Minsk Group to find a peaceful solution to the Nagorno-Karabakh conflict.


Faced with these repeated aggressions of Azerbaijan against the Armenian people, while Azerbaijan enjoys the full and complete support of Turkey and the ambiguous support of Russia with whom it signed a strategic partnership on the eve of the Russian invasion of Ukraine, it is high time that the EU sanctions Azerbaijan and the elites of this country on the model of what has been done and is being done for Russia. Otherwise, it is all of Armenia that is threatened today, in addition to the Armenians of Artsakh (Karabakh) who, for Aliyev, no longer even exist.


On 10 March 2022, the European Parliament adopted a historic resolution condemning the state policy of Armenophobia in Azerbaijan, but unfortunately failed to add to it a system of sanctions in the event, in particular, of the continued destruction of the Armenian cultural and religious heritage of Artsakh (Karabakh). It is high time today for the European Parliament to correct the situation by adopting a sanctions regime against Baku which would, for example, cut off the investment of two billion euros that the EU has planned to mobilize in Azerbaijan over the next few years in the event of further murderous attacks by Azerbaijan on the sovereign territory of the Republic of Armenia or against the population of Artsakh. Sanctions targeting the regime in place or people gravitating around the regime should also be considered. Azerbaijan's economy could easily be "brought to its knees": because if the European Commission considers that it needs Azeri gas to get through the winter, let's not forget that Azerbaijan also needs European customers.


It is quite distressing to see that Azerbaijan does not appear on the world map of EU sanctions on the contrary of course from Russia, but also Turkey, Iran, Venezuela or even Myanmar: www.sanctionsmap.eu/#/main


The European Parliament must finally adopt a sanctions regime against Azerbaijan - which occupies part of Armenia and threatens to take the rest by force - and must force the European Commission to review its policy of supporting a country whose anti-Armenian state-sponsored racism has been recognized by the International Court of Justice (ICJ), the European Parliament and the UN Committee on the Elimination of Racial Discrimination (CERD).


Ursula von der Leyen, during her State of the Union address on 14 September 2022, used the word "Ukraine" 22 times, the word "Georgia" twice and not once the word "Armenia", while at the very moment of her speech, the latter was once again attacked in the most violent way by a country that she had designated in Baku on 18 July as a "trustworthy partner". On the same day, her energy commissioner, the Estonian Kadri Simon, had shamefully spoken of a "historic day". She should, if not resign, at least apologize. While one of the most important and respected figures of the American State, the Speaker of the House of Representatives Nancy Pelosi, is in Yerevan this weekend in solidarity with Armenia, the very credibility of the European Union in the coherent and systematic defence, and not variable geometry, of "its" values throughout the European continent is at stake. Failing any respectful Commission action, the European Parliament has a weapon against the Commission, the motion of censure, which would oblige it, if it were to obtain a two-thirds majority of the votes cast and a majority of the members of the European Parliament, to resign collectively.

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